Lithiase Urinaire

La lithiase urinaire ou calcul rénal est la présence d’un ou de plusieurs calculs dans les voies urinaires. C’est une maladie très fréquente (près de 2% de la population française) et récidivante (50% des cas). Ces lithiases se formes dans les urines par agrégation d’une élévation de la concentration urinaire de minéraux (oxalate, calcium, urate, phosphate)


Différents types de calculs

La lithiase calcique (composée majoritairement de calcium) est la plus fréquente en France (près de 90% des cas). Les calculs calciques sont constitués d’oxalates (50%), de phosphates ou de carbonates de calcium. Ils sont opaques aux rayons X et donc visibles sur les radiographies standards.

La lithiase phosphatique (10 % des cas, surtout chez les femmes) se compose de phosphate ammoniaco-magnésien, visibles aux rayons X. Ils se forment en général en présence de bactéries (Proteus, Enterobacter). Elle aboutit parfois à un moulage de l’ensemble des cavités urinaires et prend le nom de calcul coralliforme.

La lithiase urique est moins fréquente (5 à 10 % des cas, surtout chez l’homme) et survient toujours en milieu acide. Les calculs sont faits d’acide urique. Ils ne sont pas visible aux radiographies standarts, ils sont radio-transparents. Les autres variétés sont beaucoup plus rares : cystinique, xanthique ou médicamenteuse.

SYMPTOMATOLOGIE

Se résume en phase aigüe, à une douleur de type colique néphrétique qui correspond à une douleur aigüe et intense de la fosse lombaire irradiant vers les organes génitaux externes (testicule chez l’homme, vulve chez la femme).

Cette douleur est en rapport à une obstruction brutale de la voie excrétrice urinaire par la migration du calcul dans l’uretère (canal entre le rein et la vessie).Cette obstruction des urines entraine une dilatation des cavités pyélo-calicielles du rein.

D’autre part, la maladie lithiasique peut évoluer sur plusieurs mois ou années et aboutit à la constitution d’une ou plusieurs lithiases dans les voies urinaires. Ces calculs isolés au niveau des cavités du rein peut être asymptomatique sans douleur et sont souvent découverts au cours d’un examen radiologique ( ASP et /ou échographie).

La lithiase peut être aussi responsable de sang dans les urines pendant les mictions (hématurie isolée) soit sous forme macroscopique visible et le plus souvent sous forme microscopique, mise en évidence à la bandelette urinaire ou l’examen des urines (ECBU)

Examens complémentaires

L’échographie permet de voir les calculs urinaires au niveau de la vessie et /ou des reins sous la forme d’une image brillante hyper échogène avec un cône d’ombre postérieur. Elle permet de voir également une obstruction de l’uretère par le calcul en mettant en évidence une dilatation des cavités rénales. L’échographie ne permet pas de voir les calculs situés dans l’uretère.

La radiologie de l’abdomen : l’ASP permet de mettre en évidence uniquement les calculs radio-opaques sans permettre de visualiser une éventuelle obstruction avec une dilatation du rein.

Le scanner abdominal ou TDM sans injection est actuellement le meilleur examen complémentaire. Il permet de mettre en évidence tous les types de calculs, radio-opaques ou radio-transparents, de mesurer la taille, le nombre et la localisation des calculs même millimétriques et de visualiser le retentissement sur le rein (dilatation, atteinte du parenchyme rénal)

LE BILAN BIOLOGIQUE :
  • Un ECBU à la recherche d’une infection urinaire,
  • Un dosage sanguin de la créatinine, qui analyse la fonction rénale,
  • Une analyse spectophotométrique infra-rouge des calculs expulsés dans un laboratoire spécialisé.
  • Un bilan phospho-calcique qui analyse les taux de minéraux (calcium, oxalate, phosphate, urate,..) dans le sang et les urines de 24 heures, le pH urinaire et la cristallurie sur les urines matinales.
TRAITEMENT CHIRURGICAL DE LA LITHIASE

Ces traitements consiste à fragmenter et à retirer les calculs urinairespar voie extracorporelle, endoscopique ou percutanée :
La lithotritie extracorporelle consiste en une fragmentation de la lithiase par ondes de choc crées par un générateur. Le calcul est repéré par échographie et radiographie et le générateur délivre une puissance permettant de fragmenter la lithiase en petits fragments qui s’élimineront par les voies urinaires

Ce traitement s’effectue en ambulatoire sans sédation.

L’urétéroscopie rigide ou souple permet d’atteindre in situ le calcul par voie endoscopique et de le fragmenter en utilisant une source Laser.

Parfois une sonde interne JJ est placée en fin d’intervention pour favoriser la migration des petits fragments de calculs. Cette sonde est alors retirée à distance vers le 15 ème jour aux soins externes sous anesthésie locale.

La chirurgie percutanée ou NLPC est réservée aux volumineux calculs du rein. Le principe est de ponctionner les cavités du rein sous contrôle échographique pour accéder aux cavités rénales. La lithiase est ensuite fragmentée in situ sous contrôle visuel endoscopique. Un drain rénal extériorisé est conservé pendant quelques jours.

TRAITEMENT préventif

Le meilleur moyen d’éviter la formation et /ou la récidive des calculs urinaires, c’est d’augmenter les apports hydriques (boissons) journalières réparties de façon harmonieuse la journée et aussi la nuit pour obtenir 2 litres d’urines par jour.

En cas de lithiase calcique, il faut limiter la consommation de fromages à pâte dure riche en calcium.

En cas de lithiase d’oxalate, il faut diminuer la consommation de certains aliments : chocolat, fruits secs et aliments inducteurs d’oxalate type viennoiserie, pâtisserie et la consommation de thé trop infusé.
En cas de lithiase urique, il faut alcaliniser les urines en buvant du Vichy Célestins riche en bicarbonates ou des boissons à base de citrate de potassium et limiter la prise d’aliments trop riche en purine (charcuterie, crustacés et fruits de mer…).